Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/253

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
245
CONTES ARABES.

répondoit de tout son cœur, sans autre intérêt que celui de se conserver dans ses bonnes grâces. Ainsi il fut dans un grand embarras sur la réponse qu’il avoit à faire.

« Sire, reprit-il, si j’ai fait un mystère à votre Majesté de ce qui m’étoit arrivé, et du parti que j’avois pris après avoir trouvé ma flèche, c’est qu’il ne me parut pas qu’il lui importât d’en être informée. J’ignore par quel endroit ce mystère lui a été révélé. Je ne puis néanmoins lui cacher que le rapport qu’on lui a fait est véritable. Je suis époux de la fée dont on lui a parlé ; je l’aime, et je suis persuadé qu’elle m’aime de même ; mais pour ce qui est du crédit que j’ai auprès d’elle, comme votre Majesté le croit, je ne puis en rien dire. C’est que non-seulement je ne l’ai pas mis à l’épreuve, je n’en ai pas même eu la pensée, et j’eusse fort souhaité que votre Majesté eut voulu me dispenser de l’entreprendre, et me laisser jouir du bonheur d’aimer et d’être aimé, avec le désin-