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CONTES ARABES.

souper. Par le discours de la plus âgée, il eut bientôt appris que les souhaits faisoient le sujet de leur entretien.

« Puisque nous sommes sur les souhaits, disoit-elle, le mien seroit d’avoir le boulanger du sultan pour mari, je mangerois tout mon soûl de ce pain si délicat, qu’on appelle par excellence pain du sultan. Voyons si votre goût est aussi bon que le mien. »

« Et moi, reprit la seconde sœur, mon souhait seroit d’être femme du chef de cuisine du sultan, je mangerois d’excellens ragoûts ; et comme je suis bien persuadée que le pain du sultan est commun dans le palais, je n’en manquerois pas. Vous voyez, ma sœur, ajouta-t-elle, en s’adressant à son ainée, que mon goût vaut bien le vôtre. »

La sœur cadette, qui étoit d’une très-grande beauté, et qui avoit beaucoup plus d’agrément et plus d’esprit que ses aînées, parla à son tour.

« Pour moi, mes sœurs, dit-elle,