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LES MILLE ET UNE NUITS,

ces protecteurs agirent si puissamment et si efficacement, que le sultan leur promit d’y penser. Le sultan leur tint sa promesse ; et dans un entretien avec la sultane, il lui dit qu’il lui paroissoit que ses sœurs seroient plus propres à la secourir dans ses couches que toute autre sage-femme étrangère ; mais qu’il ne vouloit pas les nommer sans avoir auparavant son consentement. La sultane sensible à la déférence dont le sultan lui donnoit une marque si obligeante, lui dit :

« Sire, j’étois disposée à ne faire que ce que votre Majesté me commandera ; mais puisqu’elle a eu la bonté de jeter les yeux sur mes sœurs, je la remercie de la considération qu’elle a pour elles pour l’amour de moi, et je ne dissimulerai pas que le les recevrai de sa part avec plus de plaisir que des étrangères. »

Le sultan Khosrouschah nomma donc les deux sœurs de la sultane pour lui servir de sage-femmes ; et dès-lors l’une et l’autre passèrent au