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LES MILLE ET UNE NUITS,

lui avoit donnés pour ne pas s’écarter du chemin.

Le lendemain de grand matin, le prince Bahman monta à cheval ; et le prince Perviz et la princesse Parizade qui avoient voulu le voir partir, l’embrassèrent et lui souhaitèrent un heureux voyage. Mais au milieu de ces adieux, la princesse se souvint d’une chose qui ne lui étoit pas venue dans l’esprit.

« À propos, mon frère, dit-elle, je ne songeois pas aux accidens auxquels on est exposé dans les voyages ! Qui sait si je vous reverrai jamais ? Mettez pied à terre, je vous en conjure, et laissez là le voyage : j’aime mieux me priver de la vue et de la possession de l’oiseau qui parle, de l’arbre qui chante et de l’eau jaune, que de courir le risque de vous perdre pour jamais. »

« Ma sœur, reprit le prince Bahman, en souriant de la frayeur soudaine de la princesse Parizade, la résolution en est prise, et quand cela ne seroit pas, je la prendrois encore,