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LES MILLE ET UNE NUITS,

prince Perviz, pour la dernière fois ; et il partit bien monté, bien armé et bien équipé. Il se mit dans le chemin ; et sans s’écarter ni à droite ni à gauche, il continua en traversant la Perse, et le vingtième jour de sa marche il aperçut sur le bord du chemin un vieillard hideux à voir, lequel étoit assis sous un arbre à quelque distance d’une chaumière qui lui servoit de retraite contre les injures du temps.

Les sourcils blancs comme de la neige, de même que les cheveux, la moustache et la barbe, lui venoient jusqu’au bout du nez ; la moustache lui couvroit la bouche, et la barbe avec les cheveux lui tomboient presque jusqu’aux pieds. Il avoit les ongles des mains et des pieds d’une longueur excessive, avec une espèce de chapeau plat et fort large qui lui couvroit la tête en forme de parasol ; et pour tout habit, une natte dans laquelle il étoit enveloppé.

Ce bon vieillard étoit un derviche, qui s’étoit retiré du monde il y avoit