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LES MILLE ET UNE NUITS,

Sans donner au derviche la peine d’en dire davantage, le prince Perviz mit pied à terre ; et comme il se fut avancé jusqu’au derviche, celui-ci qui venoit de tirer la boule de son sac, où il y en avoit un bon nombre d’autres, la lui donna, et il lui dit l’usage qu’il en devoit faire, comme il l’avoit dit au prince Bahman ; et après l’avoir bien averti de ne pas s’effrayer des voix qu’il entendroit, sans voir personne, quelque menaçantes qu’elles fussent, mais de ne pas laisser de monter jusqu’à ce qu’il eût aperçu la cage et l’oiseau, il le congédia.

Le prince Perviz remercia le derviche ; et quand il fut remonté à cheval, il jeta la boule devant le cheval ; et en piquant des deux en même temps, il la suivit. Il arriva enfin au bas de la montagne ; et quand il eut vu que la boule s’étoit arrêtée, il mit pied à terre. Avant qu’il fît le premier pas pour monter, il demeura un moment dans la même place, en rappelant dans sa mémoire les avis