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LES MILLE ET UNE NUITS,

m’en moque, et vous ne m’empêcherez pas de continuer mon chemin. »

Elle monta enfin si haut, qu’elle commença d’apercevoir la cage et l’oiseau, lequel, de complot avec les voix, tâchoit de l’intimider, en lui criant d’une voix tonnante, nonobstant la petitesse de son corps :

« Folle, retire-toi, n’approche pas ! »

La princesse, animée davantage par cet objet, doubla le pas. Quand elle se vit si près de la fin de sa carrière, elle gagna le haut de la montagne, où le terrain étoit égal ; elle courut droit à la cage, et elle mit la main dessus, en disant à l’oiseau :

« Oiseau, je te tiens malgré toi, et tu ne m’échapperas pas. »

Pendant que Parizade ôtoit le coton qui lui bouchoit les oreilles :

« Brave dame, lui dit l’oiseau, ne me voulez pas de mal de ce que je me suis joint à ceux qui faisoient leurs efforts pour la conservation de ma liberté. Quoiqu’enfermé dans une cage, je ne laissois pas d’être con-