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CONTES ARABES.

l’air chacun de son chant et de son ramage. Il demanda pourquoi ils étoient là assemblés plutôt que sur les autres arbres du jardin, où il n’en avoit ni vu ni entendu chanter ?

« Sire, repondit la princesse, c’est qu’ils viennent tous des environs pour accompagner le chant de l’oiseau qui parle. Votre Majesté peut l’apercevoir dans la cage qui est posée sur une des fenêtres du salon où elle va entrer ; et si elle y fait attention, elle s’apercevra qu’il a le chant éclatant au-dessus de celui de tous les autres oiseaux, même du rossignol, qui n’en approche que de bien loin. »

Le sultan entra dans le salon ; et comme l’oiseau continuoit son chant :

« Mon esclave, dit la princesse, en élevant la voix, voilà le sultan, faites-lui votre compliment. »

L’oiseau cessa de chanter dans le moment ; et tous les autres oiseaux cessèrent de même :

« Que le sultan, dit-il, soit le très-bien venu ! Que Dieu le comble de