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CONTES ARABES.

mais elle suffit pour faire juger de la diligence que tu feras pour aller et pour revenir. Et parce qu’il n’est pas possible de te conduire des yeux jusque-là, pour marque certaine que tu y seras allé, j’entends que tu m’apportes une palme d’un palmier qui est au pied de la montagne. »

À peine le roi de Perse eut achevé de déclarer sa volonté par ces paroles, que l’Indien ne fit que tourner une cheville, qui s’élevoit un peu au défaut du cou du cheval, en approchant du pommeau de la selle. Dans l’instant le cheval s’éleva de terre, et enleva le cavalier en l’air comme un éclair, si haut qu’en peu de momens ceux qui avoient les yeux les plus perçans, le perdirent de vue ; et cela se fit avec une grande admiration du roi et de ses courtisans, et de grands cris d’étonnement de la part de tous les spectateurs assemblés.

Il n’y avoit presque pas un quart d’heure que l’Indien étoit parti, quand on l’aperçut au haut de l’air qui revenoit la palme à la main. On le vit