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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/73

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CONTES ARABES.

çut le bon jour de la princesse de Bengale par une de ses femmes.

Le prince, sans donner à la femme de la princesse le temps de lui faire part de ce qu’elle avoit à lui dire, lui demanda si la princesse étoit en état qu’il pût lui rendre son devoir et ses respects. Mais quand la femme se fut acquittée auprès de lui de l’ordre qu’elle avoit :

« La princesse, dit-il, est la maîtresse, et je ne suis chez elle que pour exécuter ses commandemens. »

La princesse de Bengale n’eut pas plutôt appris que le prince de Perse l’attendoit, qu’elle vint le trouver. Après les complimens réciproques de la part du prince, sur ce qu’il avoit éveillé la princesse au plus fort de son sommeil, dont il lui demanda mille pardons ; et de la part de la princesse, qui lui demanda comment il avoit passé la nuit, et en quel état il se trouvoit, la princesse s’assit sur le sofa, et le prince fît la même chose, en se plaçant à quelque distance par respect.