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CONTES ARABES.

devoir indispensable de se rendre auprès du roi son père.

Pendant deux mois entiers, le prince Firouz Schah s’abandonna entièrement aux volontés de la princesse de Bengale, en se présentant à tous les divertissemens qu’elle put imaginer, et qu’elle voulut bien lui donner comme si jamais il n’eût dû faire autre chose que de passer la vie avec elle de la sorte. Mais dès que ce terme fut écoulé, il lui déclara sérieusement qu’il n’y avoit que trop long-temps qu’il manquoit à son devoir, et il la pria de lui accorder enfin la liberté de s’en acquitter, en lui répétant la promesse qu’il lui avoit déjà faite de revenir incessamment, et dans un équipage digne d’elle et digne de lui, la demander en mariage dans les formes au roi de Bengale.

« Princesse, ajouta le prince, mes paroles peut-être vous seront suspectes ; et peut-être aussi sur la permission que je vous demande, vous m’avez déjà mis au rang de ces faux amans qui mettent l’objet de leur amour en oubli