retournai à la maison encore plus désespéré que la veille.
« Mon fils, me dit en me voyant ma mère, il ne faut plus penser à ce qui t’est arrivé ; je crains que tu ne tombes malade de chagrin : on n’apprend qu’à ses dépens. » Ma mère avoit beau vouloir me consoler, je ne goûtois aucune consolation. Je passai encore trois jours dans la plus grande affliction.
» Le quatrième jour, j’ouvris ma boutique de bonne heure selon ma coutume. À peine étois-je assis, que les mêmes dames entrèrent tout-à-coup, et me souhaitèrent le bonjour ; je crus d’abord que c’étoit d’autres personnes. « Donnez-nous le compte, me dit l’une d’elles ? » « Quel compte ? » « Le compte de ce que nous vous devons : nous allons vous payer. »
» À ces mots, mon esprit se calma, mon visage s’épanouit. Elles me comptèrent les cinq cents piastres ; je les ramassai et les serrai. « Nous voudrions, me dirent-elles, avoir encore d’autres marchandises. » Je leur don-