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LES MILLE ET UNE NUITS,

sentis pénétré de tendresse, et je ne pus m’empêcher de lui dire : « Ma chère amie, que vous êtes belle ! » « Mon ami, continua-t-elle après un léger sourire, le don de mon cœur dépend encore d’une condition. Si vous vous engagez à la remplir, je suis à vous ; sans cela, regardez tout ce qui s’est passé jusqu’à ce moment comme non avenu. »

« Quelle est cette condition, lui dis-je ? Il n’en est pas, je crois, à laquelle je ne me soumette pour avoir le bonheur de vous posséder. » « Notre porte, reprit-elle, ne sera ouverte qu’un seul jour tous les ans. Acceptez-vous cette condition ? » Je répondis : « Je l’accepte. » « J’ai, continua-t-elle, beaucoup d’esclaves ; mais toutes les fois que vous leur direz un seul mot qui ne sera pas absolument nécessaire, vous me verrez fâchée contre vous. » « J’accepte volontiers toutes ces conditions, répondis-je. » Elle consentit alors à me regarder comme son époux, et nous passâmes ensemble la nuit.