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CONTES ARABES.

ce que je devois en empêchant ma maîtresse de vous ôter la vie. Au reste, elle est au désespoir de ce qui s’est passé, et voudroit… »

« Je ne conserve aucun ressentiment contr’elle, dit Ali en l’interrompant. » En même temps il fit signe à ceux qui étoient chez lui. Ils se jetèrent sur la vieille, et la conduisirent avec lui au palais du calife. Le visir Giafar les voyant entrer, demanda quelle étoit cette affaire ? Quand il eut appris qu’on amenoit la vieille impliquée dans l’affaire d’Ali Tchélébi, il ordonna qu’on la fit paroître devant lui.

Dès que la vieille fut en présence de Giafar, il la reconnut, et lui dit : « Quoi, vous êtes attachée au service de ma fille, et vous vous mêlez de pareilles intrigues ? Quelle est la femme qu’a épousée ce jeune homme ? »

« C’est votre fille, répondit la vieille. » Giafar fut interdit ; mais voyant qu’il falloit absolument éclaircir cette affaire pour en rendre compte au calife, il demanda une seconde fois