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LES MILLE ET UNE NUITS,

temps après, et mit au monde successivement sept garçons.

Le visir, fatigué de ce genre de vie, dit alors en lui-même : « Jusqu’à quand durera cette maudite et pénible métamorphose ? Ne pourrai-je sortir de cet état, dans lequel je suis tombé par un excès de complaisance et de curiosité ? Il faut que j’aille sur le rivage où j’ai abordé, et que je me jette dans la mer. J’aime mieux périr que de supporter plus long-temps tant de misère. » Le visir ayant pris cette résolution, se rendit sur le bord de la mer, et s’élança dans l’eau. Il fut aussitôt soulevé par une vague, et entraîné au milieu des flots. Levant alors la tête, il se trouva assis dans le bassin, et vit devant lui le calife, le médecin, et toute l’assemblée qui le regardoit attentivement.

Le calife ayant demandé à son visir ce qu’il avoit vu, celui-ci se mit à rire, et lui dit : « Prince, le médecin a des secrets étonnans. J’ai vu des paradis délicieux, des houris, de jeunes garçons, des merveilles que