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LES MILLE ET UNE NUITS,

ment, sortit, en faisant signe qu’il alloit bientôt revenir. Arrivé chez lui, il prit un chat, l’attacha, et le fouetta vigoureusement. Les Égyptiens entendant les cris du chat, furent effrayés, et allèrent rendre compte au roi de ce qui se passoit[1]. Pharaon envoya chercher Hicar, et lui demanda pourquoi il battoit de cette manière ce pauvre animal ? « Ce chat, répondit Hicar, m’a joué un tour perfide, qui mérite bien le châtiment que je lui fais subir. Le roi Sencharib m’avoit donné un beau coq ; il avoit une voix forte et agréable ; il connoissoit toutes les heures de la nuit, et les marquoit très-bien par son chant. Ce maudit chat a été cette nuit à Ninive, et a mangé

  1. Les Égyptiens avoient une vénération pour les chats, les chiens, et quelques autres animaux. Voyez Hérodote, liv. 2, §. 66. Diodore de Sicile parle d’un Romain qui, sous le règne de Ptolémée Aulète, fut mis à mort par les Égyptiens, pour avoir tué un chat involontairement. Diodore, tom. I, pag. 94.