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CONTES ARABES.

clave noir répondit, sans savoir qu’il parloit au roi lui-même, que la litière appartenoit à Isfehend, visir du roi, et qu’elle renfermoit sa fille promise en mariage au roi Zadschah.

La princesse entendant cette conversation, fut curieuse de voir la personne qui parloit à l’esclave, et entr’ouvrit le rideau de sa litière. Azadbakht l’aperçut, fut frappé de l’éclat de ses charmes, et en devint aussitôt amoureux. « Fais retourner la mule, dit-il à l’esclave noir, et reviens sur tes pas. Je suis le roi Azadbakht, et je veux devenir l’époux de cette jeune beauté. Isfehend son père est un de mes visirs, et ne peut manquer d’être flatté de l’honneur que je lui fais en donnant ma main à sa fille. »

« Sire, reprit l’esclave étonné, permettez-moi que j’informe mon maître de votre dessein, afin qu’il s’empresse de donner son consentement à une alliance aussi glorieuse, et à laquelle il doit si peu s’attendre. Ce seroit une chose indigne de vous, et