Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VIII.djvu/276

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
226
LES MILLE ET UNE NUITS,

et résolut de se venger de l’affront qu’il venoit de recevoir. Il assembla un grand nombre de gens de guerre, et leur dit : « Le roi Azadbakht ne se contente plus des femmes qui composent son sérail. Il en usera bientôt envers vous comme il vient d’en user envers moi, et s’emparera de ce que nous avons de plus cher. Il ne nous reste d’autre parti à prendre que de quitter la cour, et de nous retirer dans des lieux où notre honneur soit en sûreté. »

Isfehend, pour empêcher que le roi ne soupçonnât rien de son dessein, lui écrivit en même temps une lettre conçue en ces termes :

« Je suis un de vos mamelouks, un de vos esclaves : ma fille elle-même étoit à vous, vous pouviez en disposer en maître. Que le Très-Haut conserve vos jours, et vous accorde toutes sortes de plaisirs et de satisfaction. J’ai toujours été prêt à vous servir, à défendre les provinces de votre empire, et à repousser vos ennemis. Je vais dé-