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CONTES ARABES.

jeune intendant en s’adressant à Azadbakht, tant que la fortune m’a été favorable, tout m’a réussi ; maintenant qu’elle m’est devenue contraire, tout conspire contre moi. »

L’histoire que venoit de raconter le jeune intendant, son air de candeur et d’innocence, appaisèrent un peu la colère du roi. « Qu’on le reconduise en prison, dit-il ; le jour est prêt à finir, demain je m’occuperai de son affaire, et je le ferai punir de sa témérité. »


Le lendemain, le second visir, nommé Béhéroun, qui ne desiroit pas moins que le premier de voir périr le jeune favori, se présenta devant le roi, et lui dit : « Sire, l’action de ce jeune homme est un crime horrible, une injure faite à votre personne, un attentat contre l’honneur de votre Majesté. »

Le roi, entendant ce discours, ordonna qu’on amenât le prisonnier, et lui dit, quand il fut devant lui : « Malheureux, il faut que je te fasse