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CONTES ARABES.

mes chers enfans, ne vous verra donc jamais ! »

» Un des matelots lui demanda qui étoit son mari. Elle nomma le marchand, et dit qu’elle étoit partie pour l’aller trouver. Le marchand l’entendit, et la reconnut aussitôt. Il sortit éperdu, déchira ses habits et se frappa le visage : « J’ai fait, disoit-il, périr moi-même mes enfans. Voilà le fruit de mon emportement, de ma précipitation et de mon imprudence. »

» Le marchand après avoir long-temps pleuré ses enfans, prit la résolution de tout quitter pour tâcher de découvrir ce qu’ils étoient devenus. Il quitta le bâtiment sur lequel il étoit, et en prit un autre pour commencer aussitôt à parcourir les mers voisines, et à visiter toutes les isles et toutes les côtes.

» Cependant les enfans du marchand, soutenus heureusement sur les flots par les bottes de cannes à sucre auxquelles ils étoient attachés, furent poussés par le vent sur différens rivages, après avoir été long--