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CONTES ARABES.

fit, et ajouta aussitôt : « Vous voyez, Sire, que la tranquillité a été maintenue, et la justice exactement rendue pendant votre absence. Un seul événement pourra vous affliger, et je n’ose vous en rendre compte. Cependant j’ai lieu de craindre que vous ne l’appreniez par d’autres, et que vous ne me reprochiez d’avoir manqué à la confiance que vous m’avez témoignée. »

« Parle librement, dit le roi : je connois ton attachement pour moi, et ton amour pour la vérité. Je n’aurois pas dans un autre autant de confiance que j’en ai en toi. »

« Sire, continua Cardan, cette épouse que vous aimez tant, que vous préférez à toutes ses rivales, dont vous admirez la douceur, la modestie, la piété, qui jeûne et prie avec tant d’exactitude, vient de montrer que tous ces beaux dehors ne sont chez elle que fausseté et hypocrisie, et cachent une âme vile et corrompue. » « Comment, dit le roi en frémissant, et que veux-tu dire ? »