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CONTES ARABES.

HISTOIRE
DU ROI BAKHTZEMAN.


« Sire, continua le jeune homme, le roi Bakhtzeman, fier de sa puissance et de l’éclat qui l’environnoit, croyoit n’avoir rien à craindre de l’inconstance de la fortune et de la fragilité des choses humaines. Plein de confiance dans ses propres forces, il ne pensoit pas à implorer dans ses entreprises le secours du ciel. Entraîné par ses passions, il se reposoit sur son visir du soin des affaires, vivoit dans la mollesse, et se livroit entièrement à la joie et aux plaisirs.

» Un des rois voisins, profitant de cette conduite, se jeta sur une des provinces de l’empire, et s’en empara. Le grand visir, en rendant compte de