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CONTES ARABES.

demain, se disoient les uns aux autres : « Ce jeune homme rend inutiles tous nos efforts pour le perdre. En vain nous allumons contre lui la colère du roi : il vient toujours à bout de l’apaiser par la magie de ses discours. Cherchons encore un nouveau moyen de hâter son supplice ; car tant qu’il respire nous ne serons pas en sûreté, et nous ne pourrons goûter aucun repos. »

Les visirs, après avoir long-temps délibéré, convinrent d’engager la reine à demander elle-même la punition du jeune homme. Ils allèrent la trouver, et l’un d’eux lui dit :

« Vous ignorez, Madame, ce qui se passe autour de vous, et l’injure qu’on fait à votre réputation. Malgré votre rang, votre puissance, l’éclat et la grandeur qui vous entourent, la calomnie s’attache à votre personne, et vous êtes l’objet de la satire publique. Des femmes parcourent les rues en jouant du tambourin, et mêlent votre nom dans leurs chansons. On dit que vous aimez le