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LES MILLE ET UNE NUITS,

commune, et conçut des soupçons qui se changèrent en certitude aussitôt qu’il eut appris sa fuite. Détestant cet attentat ; mais plus occupé de sa douleur que du soin de le venger, il fit faire à Malik-schah de magnifiques funérailles, et voulut que l’enfant, échappé à la fureur de Balavan, portât le nom de son père. Le jeune Malik-schah devint alors l’objet de toutes les affections de son grand-père. Il s’occupoit de son éducation, conjointement avec sa mère, et ils se consoloient mutuellement en le voyant croître et se fortifier de jour en jour.

» Lorsque Malik-schah eut atteint l’âge de cinq ans, Soleïman-schah convoqua les grands du royaume. Il fit monter son petit-fils sur un cheval magnifique, lui fit rendre les honneurs qu’on avoit coutume de lui rendre à lui-même, et le fit reconnoître solennellement pour son successeur.

» Cependant Balavan, non content de s’être mis à l’abri du ressentiment et de la vengeance de son père, cher-