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LES MILLE ET UNE NUITS,

ble, Malik-schah arriva en Égypte. Il s’arrêta dans le premier village qu’il rencontra, et se mit au service d’un des habitans. Son emploi étoit d’aider son maitre dans la culture des terres et dans les autres occupations de la campagne.

» Cependant Schah-khatoun, n’ayant reçu aucune nouvelle de Perse depuis la déposition et l’emprisonnement de son fils, étoit en proie à la plus cruelle inquiétude, et ne pouvoit goûter aucun repos. Les plaisirs de la cour d’Égypte, les fêtes par lesquelles son époux cherchoit à l’amuser, n’avoient aucun attrait pour elle. Elle étoit toujours triste et rêveuse, et n’osoit confier au roi le sujet de son chagrin. Elle avoit près de sa personne un esclave qu’elle avoit amené de Perse, et en qui elle avoit beaucoup de confiance. C’étoit un homme intelligent, prudent et adroit. Un jour qu’elle se trouvoit seule avec lui, elle lui dit :

« Tu es attaché à mon service depuis mon enfance ; tu connois mon