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LES MILLE ET UNE NUITS,

riages encore plus singuliers, contractés successivement par le fameux calife Haroun Alraschid[1], à la suite de ces déguisemens qu’il aimoit, et qui lui procurèrent tant d’aventures merveilleuses. Si votre Majesté veut me permettre de lui raconter cette histoire, je ne doute pas qu’elle ne l’amuse encore plus que la précédente. » Cette annonce fit sur l’esprit du sultan des Indes, naturellement curieux, l’effet que desiroit la sultane. Schahriar sourit au seul nom d’Haroun Alraschid : il remarqua que le jour n’avoit pas encore chassé tout-à-fait les ténèbres de la nuit, et invita la sultane à commencer sur-le-champ le récit des aventures du calife Haroun. Scheherazade, enchantée de voir que la curiosité du sultan ne se fatiguoit point, commença aussitôt l’histoire qu’on va lire, qu’elle con-

  1. Le surnom Alraschid, donné au calife Haroun à cause de sa justice, répond assez bien au vieux mot français droiturier.