chid, assis sur son trône, venoit de recevoir les hommages des grands de son empire. Peu satisfait de ces démonstrations de respect et de soumission, il voulut voir par lui-même si ses ordres étoient fidellement exécutés, et si les magistrats n’abusoient pas de leur autorité. Il aimoit d’ailleurs à soulager les malheureux, à répandre des aumônes ; et la circonstance de la fête de l’Arafa l’engageoit à remplir lui-même un devoir de religion si cher à son cœur[1].
Dans ce dessein, le calife se tourna vers Giafar le Barmecide, et lui dit : « Giafar, je voudrois me déguiser, me promener dans Bagdad, visiter les divers quartiers de la ville, voir ses habitans, entendre leurs discours, et distribuer des aumônes aux
- ↑ L’aumône est un des cinq préceptes fondamentaux de la religion mahométane.
de ce genre. J’en pourrois faire de pareilles à chaque page, si je voulois comparer la Continuation de M. Cazotte avec l’original arabe, et montrer combien elle est opposée au génie et aux mœurs de l’Orient.