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CONTES ARABES.

qu’il remit à Giafar pour la lui donner. Le visir s’approcha d’elle, et lui remit la pièce d’or.

L’infortunée sentit, en fermant la main, que ce qu’elle tenoit étoit plus gros et plus pesant qu’une obole ou qu’une drachme : elle regarda dans sa main, et vit que c’étoit une pièce d’or. Aussitôt elle appela Giafar, qui étoit déjà passé, en criant : « Bon jeune homme, bon jeune homme ! » Giafar revint sur ses pas. « Vouliez-vous, lui dit-elle, me faire l’aumône de cette pièce d’or, ou ne me l’avez-vous donnée que par erreur, ou dans une autre intention ? » « Ce n’est pas moi qui vous l’ai donnée, lui répondit Giafar, c’est ce jeune homme qui me l’a remise pour vous. » « Demandez-lui donc, reprit la femme, quelle a été son intention, et faites-la-moi connoître. »

« Le jeune homme n’a eu d’autre intention que celle de vous faire l’aumône, lui dit Giafar, après avoir consulté le calife. »

« En ce cas, reprit-elle, que Dieu soit sa récompense ! »