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CONTES ARABES.

Giafar secoua la tête, et porta ces paroles au calife, qui, au grand étonnement de son visir, parut fort satisfait, et lui dit d’annoncer à l’inconnue qu’on acceptoit ses conditions.

Le grand visir s’étant acquitté de sa commission, l’inconnue lui demanda quels étoient le rang et la fortune du jeune homme, et comment il pourroit remplir les conditions qu’il acceptoit ? « Le jeune homme, répondit Giafar, est le Commandeur des croyans, le calife Haroun Alraschid. » Aussitôt l’inconnue arrangea un peu son modeste habillement, leva les mains au ciel, remercia la bonté divine, et dit à Giafar qu’elle acceptoit pour époux le Commandeur des croyans. Le visir porta cette réponse à son maître, qui prit alors le chemin du palais.

Lorsque le calife fut rentré dans son palais, il envoya vers l’inconnue une dame d’un âge mûr, accompagnée de jeunes esclaves. Elles lui dirent qu’elles venoient la chercher de la part du calife, et la conduisirent d’a-