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CONTES ARABES.

Anouschirvan[1] : les revers de la fortune, les rigueurs du destin m’ont réduite dans l’état où vous m’avez trouvée. »

« Princesse, répliqua le calife, Chosroès Anouschirvan, s’il en faut croire quelques historiens, abusant d’abord de son autorité, vexa ses sujets et commit, au commencement de son règne, de grandes injustices. »

« C’est apparemment à cause de ces injustices, reprit-elle, que sa postérité a été contrainte de demander l’aumône au milieu de la rue. » « Mais,

  1. Chosroès Anouschirvan, ou le grand Chosroès, roi de Perse, de la dynastie des Sassanides, contemporain de Justinien. Il est surnommé le Juste par les écrivains orientaux, qui vantent beaucoup ses vertus. Les écrivains grecs en font un portrait tout différent. Son caractère, selon M. le Beau, est un problème insoluble. On pourroit résoudre ce problème en distinguant, comme ce passage l’indique, deux époques dans son règne. Le nom de ce prince fameux est, comme presque tous les noms propres, entièrement défiguré dans la Continuation de M. Cazotte, qui l’appelle Kassera Abocheroan.