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LES MILLE ET UNE NUITS,

doit avoir des égards les uns pour les autres. » « Ne craignez rien, mon gendre est généreux. Je vous promets que non-seulement il ne vous prendra rien, mais il ordonnera aux voleurs qu’il commande de respecter ce qui vous appartient. »

Les promesses de la vieille rassurèrent un peu ses voisines, qui lui aidèrent à placer les meubles, et à arranger sa maison. Lorsqu’elles eurent fini, elles s’occupèrent de la parure de la mariée. On fit venir d’abord une coiffeuse, ensuite on la revêtit d’habits magnifiques, et on l’orna de toutes sortes de bijoux. Comme on finissoit la toilette de la mariée, on vit arriver des porteurs avec des corbeilles remplies des viandes les plus délicates, et des mets les plus recherchés, tels que pigeons, poulets, perdreaux, cailles, gélinottes[1]. Dans d’autres corbeilles étoit le dessert,

  1. Gélinottes, en arabe cata, ou al cata. Selon M. de Buffon (Histoire Naturelle des Oiseaux, tom. 3, pag. 356), l’oiseau de Syrie que les Turcs nomment cata, est exactement le même que le ganga ou la gélinotte des Pyrénées. Le même auteur, en disant, quelques lignes auparavant, que l’alchata désigne certainement un oiseau du genre des pigeons, n’a pas pris garde que le nom alchata n’est que celui de cata ou chata, précédé de l’article arabe al.