Page:Les Munitions du pacifisme.djvu/7

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Depuis ce temps, l’ambition s’est jouée sans aucune borne de la vie des hommes, ils sont venus à ce point de s’entretuer sans se haïr : le comble de la gloire et le plus beau de tous les arts a été de se tuer les uns les autres. — Bossuet.

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La prévention du pays jointe à l’orgueil de la nation nous fait oublier que la raison est de tous les climats, et que l’on pense juste partout ou il y a des hommes. — La Bruyère.

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Vous avez bien enrichi sur la manière de vous exterminer : vous avez de petits globes qui vous tuent tout d’un coup... vous en avez d’autres plus pesants... sans compter ceux qui, tombent sur vos toits, enfoncent les planchers, vont du grenier à la cave, et font sauter en l’air, avec vos maisons, vos femmes qui sont en couches, I’enfant et la nourrice ; et c’est là encore où gît la gloire. — La Bruyère.

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Les Français qui trouvalent non seulement naturel, mais glorieux de conquérir une partie de I’Europe sous Napoléon, se plalgnent amèrement qu’on leur ait volé deux provinces. (Qui d’ailleurs n’étaient pas à eux il y a deux siecles, et dont l’une ne parle pas leur langue.) — Jean de Triac, 1896.

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Le lâche n’est pas celui qui cherche à empêcher la guerre. C’est celui qui supporte qu’on l’y condamne. — Paul Reboux.

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Pour se dépouiller, se brûler, s’égorger les uns les autres plus ingénieusement, les hommes ont inventé des règles et des principes qu’on appelle l’art militaire, et ont attaché à la pratique de ces règles l’honneur, la noblesse et la gloire. — Encyclopédie, de Diderot.

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Combien faudra-t-il de temps pour que les hommes cessent de s’inquiéter, de s’agiter et de s’entre-détruire. — Buffon.

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