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les nuits persanes

CAVALCADE


Hop ! nos chevaux rongent le mors ;
L’un hennit, l’autre se cabre.
Partons avec tous nos trésors,
Toi tes yeux, et moi mon sabre.

Nos chevaux sont très-blancs, très-beaux,
Avec des narines roses ;
Laissant retentir leurs sabots,
Nous nous dirons bien des choses.

Avant que ton amour me prît,
Vivre n’était qu’un vain rêve.
Il faisait nuit dans mon esprit,
Avec toi le jour se lève.

Le jour se lève. Oh ! je dis bien ;
Du passé je n’ai plus mémoire.
Tout ce qui n’est pas toi, n’est rien
Et tombe dans la mer Noire.