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les nuits persanes
L’ÉCHANSON
à ernest d’hervilly
Quand le bel enfant qui se voue
À m’offrir un vin coloré
Comme le sang frais d’une joue,
Au rêve qui de moi se joue,
M’ayant fait boire, m’a livré ;
Il m’apparaît comme une vigne,
Une vigne de raisin mûr ;
De loin, plus d’un voleur la guigne ;
Mais contre leur audace insigne,
J’ai mis bonne trappe et bon mur.
Ses pieds et ses mains font les branches ;
C’est un amas de grappes blanches
Que couronne du raisin noir,
Son front aux pâleurs d’avalanches
Sous ses cheveux couleur du soir.