Transmettent leur empreinte au parchemin humide ;
Que, sans fin reproduits, ils répandent sans fin
Ces sublimes écrits, trésors du genre humain.
Allons plus loin : brisons cette planche immobile,
Que des mots enchaînés l’assemblage servile
Se sépare à l’instant, et qu’en cet art nouveau
Le fer succède au bois, et le moule au ciseau ;
Dans des cadres égaux fixée et non captive,
A son tour sous mes doigts que chaque lettre arrive
Et se mêle a ses sœurs, prête à se détacher,
Si pour un autre emploi ma main va la chercher.
Je l’ai trouvé !…. Revive Omar et sa colère,
J’ai du dieu du savoir fait un dieu populaire ;
J’enrichis mon pays, mon siècle, l’avenir,
D’un art conservateur qui ne doit pas finir :
Naissez, guerriers, savants ; naissez, jeunes poètes !
Les voix de l’avenir ne seront plus muettes ;
La gloire ne meurt plus, et le génie est roi !
Immortels par mon art, immortalisez-moi.
Cet art, sa nouveauté, sa puissance magique
Effraya des esprits le zèle fanatique :
En vain, pour se placer sous la garde des cieux,
Guttemberg, préludant par des travaux pieux,
Donna la Bible sainte, à grands cris l’ignorance
L’attaqua dans Paris, le bannit de Mayence,
Page:Les Poètes lauréats de l’Académie française, tome 1, 1864.djvu/432
Apparence
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