Aller au contenu

Page:Les Putains cloîtrées, 1797.djvu/12

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
4
PRÉFACE


un terme honnête à cette passion, on a nommé coquetterie ce qui, exprimé dans son vrai sens, veut dire : besoin de foutre.

Toutes les femmes possèdent à peu près les mêmes charmes, mais la coquetterie les embellit. Nos yeux, par qui l’âme reçoit ses premières sensations, brillent à l’aspect d’une de ces aimables coquettes au teint fleuri, à la taille légère et au pied mignon.

Aucune ville d’Europe ne renferme, comme Paris, toutes ces grâces que les poëtes, dans leur cerveau délirant, ont pris tant de plaisir à peindre. C’est vraiment là qu’est fixé l’asyle de l’amour ; c’est la véritable demeure des vainqueurs de Mars : aussi toutes les productions du génie français se ressentent-elles de ces voluptueuses influences. Collé, Piron, Grecourt, Voltaire, Robbé, la Fontaine même, cet homme de la nature, a pris plaisir d’employer ses crayons à des peintures lascives que l’on admire chaque jour. Au théâtre, le galant Favart a multiplié ces tableaux, en alliant la bienséance aux roses de la volupté. Tous ces jolis opéra-comiques sont autant de leçons d’amour et une arriette chantée avec grâce agite dans nos cœurs l’ardeur qui le brûle. L’on ne sort de ces représentations que pour rechercher le plaisir qu’elles nous inspirent. Pourquoi des esprits attrabilaires blâment-ils l’écrivain dont la plume