personnalités il a trouvé une cote de l’écriture qui a ressemblé étonnamment à sa cote de la personne. Ainsi, citons : pour Jules Lemaître ; cote de l’écriture 44, cote de la personne 45 ; pour Taine, 48 et 49 ; pour Claude Bernard, 53 et 52. Remarquons bien que l’expert a coté l’écriture sans en connaître l’auteur, et a ensuite, plusieurs mois après, coté la personne sans savoir qu’il en avait étudié l’écriture.
Continuant la série des erreurs éclatantes, j’en viens à M. Éloy qui a eu l’occasion de s’expliquer deux fois sur le cas de Renan.
La première fois, étudiant le document publié ci-dessus, il écrit cette simple phrase : « Intelligence d’une bonne moyenne ; quelque défaut de réflexion, mais très active. Quel bon cœur ! Cote 36. » C’est toujours la même dépréciation.
La seconde fois, ayant à examiner une autre lettre de Renan, (publiée par nous à la page 130) M. Éloy expose longuement sa manière de voir, avec une minutie à laquelle je rends hommage. Voici :
N° 18 (un seul document). — Activité médiocre. (D’après ce document, l’activité n’apparaît que médiocre ; mais cette lettre est une lettre officielle et il peut se faire qu’il y ait de ce motif une certaine inhibition.) — Écriture un peu lente par soin de lisibilité. — Écriture montante qui fait penser par l’ardeur qu’elle indique que l’activité réelle est supérieure à ce qu’elle apparaît ici. — Sensibilité bonne (inégalité de dimensions ; mots gladiolés). — Simplicité bonne. (Écriture bien naturelle et sans autre recherche que la lisibilité). — Modération grande. (Quoique les lignes montent sensiblement, l’écriture est assez sobre ; on sent qu’il se retient de peur de griffonner.) — Distinction faible. (Si la disposition et l’ordre sont bons, les formes sont bien peu gracieuses : les deux ff de « officier » sont trop longues ; de même pour les z en fin de mots et ces lettres sont peu gracieuses ainsi que presque toutes d’ailleurs. — Imagination faible (Peu de mouvements aisés ; si quelques hampes ont des boucles développées, c’est au-dessous de la ligne et ce n’est guère un signe d’imagination). — Réflexion très bonne. (Ponctuation exacte ; majuscules à leur place). — Clarté d’esprit suffisante. (Écriture bien lisible ; espacements corrects). — Culture faible mais bien visible pourtant. (Peu de simplifications et cependant des majuscules assez esthétiques : les A et les C entre autres).
Soit intelligence d’une bonne moyenne, pondérée et réfléchie.
Les deux examens ont été faits à plusieurs mois d’intervalle. On voit que l’expert a été d’accord avec lui-même. Quel