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Page:Les Révélations de l’écriture d’après un contrôle scientifique.djvu/204

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graphologie de la bonté.

Les femmes s’abandonnent à leurs sentiments de compassion, de tendresse, de dévouement.

Un grand idéal de bonté est atteint par les deux sexes, mais la supériorité de celui de l’homme est manifeste ; il est moins passionné, plus stable, plus sûr. Le sentiment a ses dangers, la solidité de la raison est supérieure. Aussi voit-on plus de femmes méchantes que d’hommes et elles vont plus loin dans la méchanceté.

Dans un autre ordre d’idées je repousse comme des formes de la bonté les produits de la faiblesse et du laisser faire. Il y aurait un chapitre à écrire sur les fausses vertus, celles que Spinoza appelait les vertus d’esclaves, qui ne rendent pas les hommes plus parfaits, mais moins dangereux.

La bonté. — Je crois que la bonté, dans l’écriture, ne se manifeste pas par un signe spécial ; c’est toujours une résultante. L’intelligence (1) unie à une sensibilité modérée (2) fournit un excellent terrain pour la production de la bonté. Mais elles ne donnent pas nécessairement la bonté. On la trouve dans les intelligences très vulgaires comme produit d’une douceur (3) et d’une bienveillance (4) naturelles. Ce genre de bonté est d’une valeur moindre, assurément, puisqu’elle est facile à détourner, ou trop lente dans ses effets, il y a des degrés en tout, mais le moindre mouvement de bonté est infiniment précieux pour l’humanité. Un peu plus haut dans la hiérarchie intellectuelle c’est l’apaisement des passions (5) et non seulement la présence des sentiments altruistes (6), mais une certaine harmonie entre ces sentiments, qui dénotent la bonté.

Plus haut encore, c’est la raison (7) qui en assure les résultats les plus parfaits et les plus constants.

La méchanceté. — Pour la méchanceté, c’est l’écriture habituellement floue et lâchée, indices de dégénérescence, de paresse, de désordre, de faiblesse, de lâcheté, qui constitue le milieu de culture la plus favorable.

J’ai trouvé un signe graphologique qui, sans être un indice exclusif de toute bonté, est cependant le plus spécial, le plus typique des signes de la méchanceté, c’est le t barré et en pointe, avec une direction plus ou moins flottante. Barré court et en pointe il devient très souvent un indice de causticité, d’esprit critique, d’irritabilité, selon le milieu où il se manifeste. Les soulignements et les accents terminés en pointe participent à ces significations.

Mais la méchanceté est le plus souvent manifestée dans l’écriture par les discordances entre les signes des passions et par la violence de celles-ci. L’extrême vivacité (8), l’égoïsme (9), la rudesse (10), la violence (11), la brutalité (12), l’irritabilité (13), la fausseté (14), l’excitation (15), sont les traits qui me déterminent.

Quelques résultantes faciles donnant la susceptibilité, l’envie, la jalousie, jouent également un rôle dans mes appréciations.

Références

(1) Écriture claire, sobre, rapide.

(2) modérément inégale, surtout dans les dimensions et les directions.

(3) courbe, pas trop rapide, ni trop mouvementée.

Binet. — Écriture.
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