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Page:Les Révélations de l’écriture d’après un contrôle scientifique.djvu/264

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conclusion générale.

D’autre part, la graphologie n’est point infaillible. Je sens bien que quelques-uns vont résister à cette proposition. On a déjà commencé. Les graphologues, qui sont rarement modestes pourtant, aiment mieux s’accuser d’étourderie, de faiblesse, d’impéritie, et de toutes sortes de défauts humiliants, plutôt que laisser mettre en cause leur science. Quand ils sont pris en flagrant délit d’erreur, le plus souvent ils nous disent : « C’est moi qui suis coupable, accablez-moi. L’honneur de la graphologie est sauf. » On n’est pas forcé de les croire. Il serait même dangereux de les croire ; ils nous mèneraient loin ; car aucun n’est embarrassé pour justifier une assertion quelconque, au moyen d’une étude d’écriture. Nous l’avons bien vu dans nos expériences de suggestion, et de pièges. La valeur des signes graphologiques est assez souple pour se prêter aux usages les plus franchement contradictoires, tout comme le sabre de Joseph Prudhomme qui sert à défendre l’État ou au besoin à le combattre. Jamais on ne doit permettre à un graphologue de justifier par l’écriture ce qu’il sait déjà être vrai, le jeu est trop facile.

Repoussés par nous dans leurs offres de justification, les graphologues nous diront peut-être que leur art, dans son état actuel, est encore faillible, mais le deviendra nécessairement moins à l’avenir. La science ne peut que progresser ; celle de demain surpassera celle d’aujourd’hui. Bien. La science en tant que connaissance générale, ajoutera-t-on, est nécessairement supérieure aux connaissances individuelles des savants. Il y a quelqu’un qui est plus fort que Crépieux-Jamin, c’est l’entité graphologique. Soit. Reconnaissons cette supériorité.

Mais la question est de savoir à combien cette supériorité peut atteindre. Devant le résidu d’erreur que nous trouvons constamment au fond de notre creuset, nous nous demandons s’il est probable que la graphologie supprime ce résidu ; en d’autres termes, une graphologie parfaite est-elle possible ?

Le problème paraît se diviser en deux parties ; et cette division, que nous allons indiquer, est probablement importante, car nous la retrouvons ailleurs, dans d’autres domaines, par exemple dans l’étude de la physionomie.

D’une part, il faut admettre l’existence bien réelle d’écritures ayant les caractères que les graphologues décrivent.