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Page:Les Révélations de l’écriture d’après un contrôle scientifique.djvu/266

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conclusion générale.

monstrations qui se font à l’aide d’exemples choisis. J’ai déjà parlé à plusieurs graphologues de cette nécessité de démontrer ; leurs réponses ne m’ont pas toujours convaincu.

Les uns se satisfont avec l’idée que l’abbé Michon, le fondateur et comme l’agent responsable de cette science, avait certainement réuni et comparé des écritures de gens à caractères connus, pour élaborer son système de signes. Ce « certainement » là me paraît extrêmement douteux. On n’affirme d’ailleurs, avec insistance, que ce qui est douteux.

Les autres pensent que pour organiser une science ou même un art, il faut commencer par affirmer, on démontre ensuite. Oui. Peut-être, car l’affirmation est le procédé de rhétorique qui frappe le plus fortement les esprits, mais à la condition que la démonstration ne tarde pas trop, car jusque-là, la valeur de l’affirmation reste affectée d’une condition suspensive.

D’autres nous apprennent qu’ils reçoivent par leur expérience de tous les jours la confirmation de leurs diagnostics, et ils s’imaginent de bonne foi que lorsque le consultant se déclare satisfait de leurs avis, cela peut compter pour une expérience bien faite. J’espère avoir, tout le long de ce travail, démontré le contraire, par rémunération de la formidable armée de causes d’erreurs qu’il faut éviter pour constater scientifiquement une vérité. Dans les exercices de graphologie qu’on fait au va-comme-je-te-pousse, on ne prend aucune de ces précautions, et les résultats sont sans valeur. Ils ont même le danger d’augmenter la crédulité des uns et la confiance des autres, ce qui n’est pas pour favoriser l’esprit critique.

La science en se détournant jusqu’ici de la graphologie s’est désintéressée d’un « domaine » qui est bien plus vaste qu’on ne pense ; il s’étend à perte de vue ; il comprend toutes les connaissances empiriques que nous possédons, que nous acquérons on ne sait trop comment, et qui nous rendent de si grands services dans la vie quotidienne. Il est clair que par exemple notre connaissance du caractère des hommes, nos prévisions de leurs actes, et la manière dont nous devinons leurs sentiments, rien qu’en écoutant le son de leur voix, ou en guettant les expressions de leur physionomie, est une accumulation de remarques empiriques qui ne doit rien à la psychologie ; il est évident aussi que la sûreté avec