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XXVIII

LE HANNETON (suite)

Émile. — Vous en direz tant, mon oncle, que le hanneton finira par perdre mon estime.

Louis. — Il a perdu la mienne pour toujours ; mais comment en débarrasser la terre ?

Paul. — Il n’y a qu’un moyen, un seul : ramasser les vers blancs et les hannetons. Nous pouvons bien compter dans une certaine mesure sur le concours des taupes, des hérissons, des carabes, des corbeaux, des pies, des corneilles, qui font la chasse aux larves, surtout dans les terres nouvellement remuées ; nous pouvons compter aussi sur une foule d’oiseaux, pies-grièches, moineaux et autres, qui mangent les hannetons ; mais le nombre des ennemis est si grand, que la destruction par ces moyens naturels est tout à fait insuffisante. Il nous faut intervenir énergiquement nous-mêmes. Qui des deux aura les biens de la terre, l’homme ou le hanneton ? L’homme, s’il veut s’en donner la peine, s’il entreprend et continue une guerre d’ensemble contre l’insecte et sa larve.

Le ver blanc, vous disais-je, s’enfouit plus ou moins suivant la saison. En hiver, il descend à un demi-mètre, profondeur où il est à l’abri de la gelée.