insectes pullulent en proportion de la nourriture dont ils peuvent disposer. Ajoutons enfin que le sol remué, amendé, assoupli par la culture, est bien plus favorable à la vie souterraine des larves que le sol non travaillé, dur et compact, où l’air ne pénètre pas. Le terrible ver blanc ou larve de hanneton le sait très bien. Il s’établit dans les terres ameublies par notre travail ; les galeries y sont faciles à creuser pour se rapprocher de la surface à la portée des racines, ou pour s’enfoncer profondément en prévision du froid ; l’air y pénètre largement, comme le nécessitent les besoins de la respiration. Mais il se garde bien d’habiter les terres compactes, landes, guérets, bruyères, que le soc de la charrue n’a jamais fertilisées. Tout comme nous, il recherche le bien-être ; il prospère s’il est dans l’abondance, il dépérit dans de misérables conditions, de sorte que la race des hannetons est sous la dépendance directe des progrès de l’agriculture. L’histoire nous dit qu’en des temps peu éloignés de nous, la majeure partie du sol restait inculte. On ne parlait pas alors des ravages des hannetons, on ne connaissait pas ces nuées d’insectes qui dévastent une province en quelques jours ; mais aussi ne mangeait pas du pain qui voulait, et de temps à autre, par insuffisance de récolte, la famine décimait la population. Le cours des idées est maintenant bien changé. Le noble travail de la terre, le premier de tous, a pris dans l’estime générale le rang qu’il mérite ; chacun comprend que le sol est la grande fabrique d’où tout provient, qu’il doit rendre le plus possible et par tous les moyens possibles. Avec nos cultures mieux entendues, qui ne dédai-
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LES RAVAGEURS