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XXXV

LE CEUTORHYNQUE

Comme l’oncle finissait, Jacques vint du jardin avec une racine de chou couverte de verrues de la forme et de la grosseur d’un pois. Dans chaque verrue était logé un petit ver.

Quelques choux dépérissent, fit le vieux jardinier, cependant il n’y a pas de chenilles sur les feuilles. Je me suis imaginé que le mal vient des verrues dont la racine est couverte.

Paul. — Vous avez rencontré juste, mon brave Jacques ; laissez-moi cette racine et arrachez tous les choux qui vous paraîtront infestés. Il est bien entendu que vous jetterez au feu les racines malades. Vous arrêterez ainsi le mal au début, car l’insecte qui en est cause n’est pas bien répandu chez nous. L’essentiel est de ne pas le laisser multiplier dans le jardin, devrait-on perdre une bonne partie des choux.

Il fut fait comme l’avait dit Paul, et jamais depuis on ne revit des racines avec des verrues. Le lendemain, les ennemis du chou furent le sujet de la conversation.

Paul. — Les plantes cultivées, je vous le disais hier, par cela même qu’elles sont plus savoureuses,