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Page:Les Ravageurs, Jean-Henri Fabre.djvu/239

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XXXVIII

LES HYMÉNOPTÈRES

Quelque chose manquait à l’histoire des noctuelles. L’oncle Paul avait fait connaître les papillons et leurs chenilles, il avait raconté leur manière de vivre et leurs dégâts, mais il n’avait rien dit sur les moyens à employer pour se délivrer des pernicieuses bêtes. Était-ce un oubli ?

Paul. — Non, mes enfants, ce n’est pas un oubli de ma part. Si je n’ai rien dit des moyens propres à détruire en grand ces chenilles voraces, c’est que je n’en connais pas de réellement applicable. Pour protéger quelques carrés de choux contre les piérides et les noctuelles, la chasse aux papillons et un échenillage attentif d’un pied à l’autre, à la rigueur, peuvent suffire ; mais comment délivrer de leur vermine des hectares et des hectares de terrain quand elles y pullulent à la manière du ver gris dans les plantations de betteraves ! On dépenserait à l’extermination des chenilles plus que la valeur de la récolte. Il en est à peu près toujours ainsi dans la grande culture ; une fois l’ennemi maître du sol, si nous étions réduits à nos propres forces, il nous serait impossible de l’en déloger, même avec des frais énormes. À