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Page:Les Ravageurs, Jean-Henri Fabre.djvu/265

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LES ICHNEUMONS

jusque-là. La chenille alors périt, réduite à une peau flasque que les larves abandonnent pour se filer un cocon, se changer en nymphes et enfin en ichneumons. D’autres fois encore, la chenille est assez longtemps ménagée pour qu’elle puisse s’enfermer dans une coque et devenir chrysalide ; les larves qui l’habitent ont de la sorte, sans travail de leur part, un solide logement pour l’hiver. De ces chrysalides véreuses, rongées jusqu’à la peau, sortent au printemps des ichneumons, et non des papillons.

Jules. — J’avais trouvé, l’an dernier, dans le jardin un gros cocon brun d’où j’espérais voir sortir un beau papillon. Ce printemps, à ma grande surprise, il en est sorti une foule de petites mouches.

Paul. — Ce que vous avez pris pour des mouches était une nichée d’ichneumons. Du reste il y a des mouches, de véritables mouches, qui pondent leurs œufs dans le corps des chenilles, tout comme les hyménoptères à tarière.

Louis. — Avec leur singulière façon de vivre, les ichneumons doivent détruire beaucoup de chenilles.

Paul. — Ils en détruisent tant que, bien des fois, si l’on prend cent chenilles au hasard sur un chou ou toute autre plante potagère, à peine en trouve-t-on deux ou trois qui ne soient pas piquées et puissent se métamorphoser.

Louis. — Reconnaît-on celles qui sont piquées ?

Paul. — Parfaitement. Les points atteints par la tarière de l’ichneumon s’entourent d’une petite tache noire. Quand on procède à l’échenillage, il convient de ne pas écraser les chenilles que l’on reconnaît