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XLIV

LES TORDEUSES

Paul. — Beaucoup de pyrales, quand elles sont sous la forme de chenilles, tordent les feuilles des arbres, les plient dans le sens de la longueur, les roulent sur elles-mêmes en étuis ronds, en cornets, ou bien les rapprochent plusieurs ensemble avec des fils de soie pour se faire un abri et ronger en sécurité l’intérieur de leur habitation de verdure. Pour ce motif, on les nomme tordeuses. Celle dont il est le plus parlé, à cause de la gravité de ses dégâts, est la pyrale de la vigne.

C’est un petit papillon dont les ailes jaunes ont des reflets métalliques cuivreux et des bandes transversales brunes. Sa chenille est verdâtre, hérissée de quelques poils courts, avec la tête d’un vert foncé luisant. Au mois d’août, le papillon pond ses œufs sur les feuilles de la vigne, par petites plaques d’une vingtaine au plus. L’éclosion a lieu en septembre. À cette époque avancée de l’année, les chenilles ne prennent aucune nourriture ; elles se suspendent à un fil et attendent que l’agitation de l’air les pousse contre les ceps ou les échalas. Dès qu’elles ont pris pied sur l’appui désiré, elles se réfugient dans les