férente. Ils restent ce qu’ils sont. Jamais ils ne grossissent et ne deviennent le hanneton commun.
Seule, la larve grandit. D’abord toute petite au sortir de l’œuf, elle acquiert peu à peu une grosseur en rapport avec l’insecte futur, ce qui nécessite souvent plusieurs années ; aussi la larve vit-elle bien plus longtemps que l’insecte parfait qui en provient. À l’état de chenille ou de larve, la zeuzère reste trois ans dans le bois qu’elle ronge ; à l’état de papillon, elle vit une semaine ou deux peut-être, tout juste le temps de pondre ses œufs.
Émile. — Et puis ?
Paul. — Et puis, elle meurt ; son rôle est fini. Trois années durant, trois longues années, elle reste sordide chenille, vivant de bois pourri, se gorgeant de matières coriaces, pour se transfigurer enfin en superbe papillon, boire le miel au fond des fleurs et jouir quinze jours des suprêmes fêtes de la vie.
Jules. — Le papillon ne fait donc aucun mal aux arbres ?
Paul. — Aucun. Il en est à peu près de même pour la plupart des insectes. Les dégâts qu’ils font à l’état parfait ne sont rien, ou sont fort peu de chose par rapport aux dégâts des larves, d’une vie plus longue et d’un vorace appétit.