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VII

LE COCON

Paul. — Plus tôt ou plus tard, suivant l’espèce, un jour vient où la larve se sent assez forte pour courir les périls de la métamorphose. Elle a vaillamment fait son devoir, car se bourrer la panse est le devoir d’un ver ; elle a mangé pour deux, pour elle et pour l’insecte. Maintenant il convient de renoncer à la bombance, de se retirer du monde et de se préparer un abri tranquille pour le sommeil, semblable à celui de la mort, pendant lequel se fait la seconde naissance. Mille méthodes sont en œuvre pour la préparation de ce gîte.

Certaines larves s’enfouissent simplement dans la terre ; d’autres s’y creusent des niches rondes à parois polies. Il y en a qui se façonnent un abri avec des feuilles sèches ; il y en a qui savent agglutiner en boule creuse les grains de sable, le bois pourri, le terreau. Celles qui vivent dans les troncs d’arbre bouchent en arrière, avec un tampon de sciure de bois, la galerie qu’elles se sont creusée ; celles qui vivent dans le blé rongent toute la partie farineuse du grain et respectent l’enveloppe, le son, qui doit leur servir de berceau. D’autres, moins précaution-