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XVI

L’ALUCITE ET LA TEIGNE DES CÉRÉALES

Mais oui, père Simon était bien content d’avoir sauvé une bonne partie de sa récolte lorsque tout semblait perdu. Il en parlait à qui voulait l’entendre, se répandant en éloges sur le savoir de maître Paul. — « Quand vous autres vous dites, pourtant ! lui répondait Mathieu ; maître Paul vient avec une eau puante et en un tour de main purge un grenier de sa vermine. Quand vous autres vous dites, pourtant ! Si j’avais su la chose l’an dernier, les petits papillons blancs ne m’auraient pas mangé le blé. Quand vous autres vous dites, pourtant ! »

« Des papillons manger le blé ! se dit Louis ; je m’en informerai. » — Le soir, en effet, en revenant de sarcler les pommes de terre, il entra chez Paul, et l’on parla des papillons du blé, la boîte à insectes de l’oncle sous ses yeux.

Paul. — Regardez ce papillon. Est-il petit ! est-il fluet ! Le corps mesure de cinq à six millimètres de longueur ; d’un bout à l’autre des ailes déployées, on compterait au plus un centimètre et demi. Que peut-elle nous faire, la délicate créature ? Rien qu’en soufflant dessus, on la ferait périr. Ses ailes sont frangées