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LES SÉRAILS DE LONDRES

une personne aimable qui la détournoit de ces voies pernicieuses qui, comme elle en étoit maintenant convaincue, l’auroient égaré du chemin de la vertu. Par ces moyens artificieux, elle regagna les bonnes grâces de Miss M...e ; et, par des attentions et assiduités nouvelles, des présents répétés, des compliments placés à propos, elle prit un grand empire sur les affections de cette jeune personne innocente et confiante.

Il paroîtra sans doute étonnant que le lord, brûlant de cette ardeur violente, dont nous avons parlé, resta aussi long-tems dans un état de parfaite tranquillité, sans presser son négociateur femelle de terminer promptement cette grande affaire. Au contraire, il ne décessoit de l’engager à compléter la catastrophe de ce drame affreux ; mais elle l’appaisoit en l’entretenant des progrès qu’elle faisoit, et en lui promettant que, sous quelques jours, l’occasion lui seroit parfaitement favorable.

Le jour de la naissance du roi fut désigné pour exécuter le grand complot. Dans la matinée, la digne abbesse, dans un superbe équipage et des domestiques à grandes livrées, se rendit à la pension : elle demanda sa nièce pour la mener à la ville et lui faire voir la noblesse de la cour ; elle demanda à Miss M...e si elle ne seroit pas satisfaite d’être témoin de cette cérémonie ; elle l’en-